Colloque sur l'Autonomie Nutritionnelle Pour Tous
Isabelle Lescanne, Directrice Générale de Nutriset participe à la table ronde Construire l'autonomie nutritionnelle

Pour la première année, une journée entièrement consacrée au concept de l’Autonomie nutritionnelle pour tous a réunie près de 350 participants autour de 13 intervenants, tous issus du monde humanitaire, d’organisations internationales, du monde de l’économie ou de la recherche. 


Nutriset, entreprise organisatrice de cette journée, ouvre ainsi un dialogue multisectoriel entre les différents acteurs qui œuvrent dans le domaine de la malnutrition.


Cette journée, animée par Christian Troubé, s’est articulée autour de trois tables rondes et de deux regards portés par François Lemarchand et Jean Ziegler. 
« Construire l’Autonomie nutritionnelle », thème de la première table ronde, a réuni dans un même débat une spécialiste africaine de la nutrition de l’Unicef: Félicité Tchibindat, un président d’une grande ONG internationale Benoît Miribel (ACF), un entrepreneur du réseau PlumpyField® : Ismaël Barnou (STA) et un ancien ambassadeur longtemps en poste en Afrique : Pierre Jacquemot.
Tous, dans leur domaine, font le même constat et se retrouvent pour affirmer que, dans la lutte contre la faim, les solutions sont connues. Le savoir est là, les compétences sont là. Ce n’est qu’une question de volonté, de mobilisation. Le problème ne pourra pas être résolu uniquement entre spécialistes et techniciens.
 

Le plaidoyer de Jean Ziegler est venu ponctué le débat juste avant la pause déjeuner et la deuxième table ronde.
« Aujourd’hui, le droit à l’alimentation est le droit le plus violé dans le monde. 37 000 personnes meurent de faim chaque jour alors qu’on pourrait nourrir le double de la population actuelle, si on investissait dans les agricultures locales, si on arrêtait la spéculation sur les matières premières, si on donnait des budgets conséquents aux organisations internationales, si on mettait fin aux cultures de rente et aux agrocarburants, si on permettait aux petits paysans d’investir et de perfectionner leurs techniques… En démocratie, il n’y a pas d’impuissance. A nous tous de nous mobiliser ! Il est possible de détruire l’ordre cannibale du monde ! » Jean Ziegler.

La deuxième table ronde avait pour thème « L’entreprise du 4è type existe-t-elle ? » et a réunie Frédéric Dalsace, professeur associé, Chaire HEC « Social Business, entreprise et pauvreté », Guillaume Lefèbvre, Directeur Adjoint du Crédit Agricole Normandie Seine, Olivier Gilbert, Délégué aux innovations sociales de Véolia environnement et Isabelle Lescanne, Directrice Générale de Nutriset.
 

Aujourd’hui, l’entreprise doit réinventer son modèle. Celles qui s’imposeront seront celles qui développeront un système de valeurs partagées. Les intervenants de notre table ronde, y compris notre grand témoin, François Lemarchand, se retrouvent dans ce constat et insistent sur un certain nombre de points fondamentaux. Ces entreprises doivent créer de la richesse, dans toute l’acceptation du terme, dans son sens moral, social, économique et environnemental. Cette richesse partagée doit être durable. Et pour ce faire, les entreprises doivent être « ambitieuses et sages ». L’entreprise du 4ème type sera portée par un mandat, donnera du sens à chaque action et exercera une gouvernance responsable.

La troisième et dernière table ronde de cette journée consacrée à l’Autonomie nutritionnelle pour tous avait pour thème « Quel statut pour les biens essentiels de santé publique ? ». Elle a réuni Jean-Hervé Bradol, médecin urgentiste et Président de Médecins Sans Frontières ; Travis Lybert, professeur associé Université UC DAVIS de Californie et enfin Michel Lescanne, Fondateur et Président de Nutriset.
La confrontation, amicale, entre l’humanitaire et l’entrepreneur, lors de ce dernier débat, ouvre de nombreuses pistes. Pour le médecin d’urgence, rien ne doit faire obstacle à la délivrance de ces produits spécifiques, et surtout pas les règles de l’économie et du négoce.
Pour le chef d’entreprise, qui doit affronter les aléas du marché, en l’occurrence Michel Lescanne, cette attitude ne pourrait qu’entraîner une baisse de la qualité et une dérive dans le soin apporté aux traitements. Dialogue de sourds ? Au contraire ! A l’instar du premier débat de la matinée, cette dernière table ronde montre bien la nécessité d’un échange régulier entre tous les protagonistes. Des solutions ont été esquissées qui ne demandent qu’à être approfondies.


Par son initiative, Nutriset a su fédérer ces différents partenaires et provoquer le dialogue. Ce dialogue doit se poursuivre.
Car aujourd’hui, à coup sûr, l’heure est à la complémentarité des compétences. Nul ne peut agir seul. Et ces compétences dépassent largement le cadre des experts et des techniciens, comme le soulignait Félicité Tchibindat. C’est donc l’expertise multisectorielle qui peut conduire à la réussite dans la bataille contre le fléau qu’est la malnutrition dans le monde.
Nutriset s’engage dès à présent à poursuivre ce dialogue et prend rendez-vous en 2012 pour un nouveau colloque.

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